Aurait-on beau préconiser un équilibre absolu des relations homme-femme, que certaines questions achopperaient encore sur la bienséance. Comme celle consistant à demander son poids à une personne du sexe jadis présumé faible. Pourtant, dans le cas de Julie Duval, le sujet froisse d’autant moins que l’interlocuteur valse illico dans les cordes : «Catégorie moins de 54 kilos.» Option boxe thaïe, en l’occurrence. «Tout sauf un sport de riches, mais avec des valeurs nobles, beaucoup de discipline, de rigueur, et un excellent remède pour évacuer la colère qu’on peut avoir en soi.» En témoignent une dizaine d’années de pratique, acharnée – «Jusqu’à six jours sur sept, et deux entraînements quotidiens» –, complétée par de la course à pied et du renforcement musculaire, que valident trois combats officiels au compteur : deux victoires, une défaite.
Un palmarès modeste qui, avouons-le, ne suffirait pas à éveiller la curiosité médiatique. Sinon que ladite boxe accapare le spectacle de Julie Duval, l’Odeur de la guerre. Une victoire par KO qui, pour le coup, met tout le monde OK : du off d’Avignon à la salle parisienne de la Scala, chaque séance, à guichets fermés, récolte son lot de vivats. Et la critique suit, jusqu’à l’aréopage radiophonique du Masque et la Plume, arbitre volontiers vipérin des élégances germanopratines,