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Le portrait

Keny Souanto, désabusé et pas qu’un pneu

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Le trentenaire, salarié de l’usine Michelin à Cholet, s’est retrouvé devant la justice après le blocage de l’usine pour protester contre sa fermeture annoncée.
Keny Souanto dans son appartement de Cholet (Maine-et-Loire), le 25 novembre 2024. (Theophile Trossat/Libération)
par Maxime Pionneau, envoyé spécial à Cholet
publié le 11 décembre 2024 à 15h00

Il n’a pas vraiment demandé à se retrouver en der de Libé. Ni à être pris au piège, en claquettes, chaussettes et jogging, par le flash d’un photographe particulièrement minutieux. Pourtant, Keny Souanto, 30 ans, les épaules larges et un bon mètre 80, se prête gentiment au jeu en cette fin d’après-midi triste et pluvieuse de novembre. Par la fenêtre de son logement social sans décoration et à la salle de bains encore bouffée des moisissures d’un dégât des eaux, on aperçoit le quartier Favreau-les Mauges, à Cholet. C’est l’un des quatre «quartiers prioritaires» de cette sous-préfecture du Maine-et-Loire connue pour les exubérances de son maire Gilles Bourdouleix, son club de basket et, plus récemment, son usine qui ferme. Le 5 novembre, cet ouvrier de chez Michelin a appris la fermeture, d’ici à 2026, des sites de Cholet et Vannes (Morbihan), laissant au passage respectivement 955 et 299 salariés comme lui sur le carreau. Non, v

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