Concept chéri des savants de troisième mi-temps – foot et basket confondus –, le «jeu sans ballon» serait le secret des grands. Comme le jeu sans paroles chez le comédien ? Kim Higelin le laisse penser : au début du Consentement, issu du livre phénomène, elle incarne en silhouette tacite la jeune Vanessa Springora, perdue dans les dîners mondains. Pour un enfant, se taire n’est pas pathologique, c’est étymologique – et de fait, Higelin convainc lors de ces minutes silencieuses. Avec son visage poupin, elle tire son épingle du jeu et donnerait seule du relief à une adaptation un peu linéaire.
Rendez-vous est pris dans un café de la Bastille où elle a travaillé elle-même comme serveuse. Pantalon sombre, frange constamment écartée, Kim Higelin a mûri depuis son passage chez Quotidien il y a deux ans : tout en coups de menton d’assurance singée, la post-ado y défendait alors la série Plan B, son premier rôle d’importance. «J’avais appréhendé ce passage», confesse-t-elle aujourd’hui, débarrassée de ces manières, laissant affleurer dès le portrait photo une timidité sincère.
Libé s’en veut d’amener le sujet sur la table – car on est autre chose que son ascendance – mais vérification faite, Kim H. est bien la petite-fille de