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Libération
Série «Cul de foudre» (8/9)

La sphinge, statue et à toi

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Tentative de percer l’énigme de l’attirante créature au corps de lion et à la tête de femme.
Soudain, au détour d’un virage, je tombai sur une immense statue de pierre... (Jonathan Blezard/Liberation)
publié le 8 août 2024 à 15h00

Ils nous ont plu, fait fantasmer, voire carrément excité. Libération a décidé de passer à l’acte, et de coucher sur papier une aventure d’une nuit, ou plus si affinités, avec ces personnages imaginaires.

Dans ma prime jeunesse, j’ai croisé le chemin d’un sphinx. Pas un sphynx, ce chat canadien sans fourrure qui fait un peu rescapé de Tchernobyl. Car si j’avais croisé un tel chat, mon propre chat l’aurait su, et m’aurait fait passer un sale quart d’heure, par exemple en renversant mes vases. Non, je parle bien d’un sphinx antique, et plus précisément d’une sphinge, sa version féminine, autant qu’il est possible de l’être pour cette créature mi-féline, mi-humaine, qui vous dévore si vous ne résolvez pas son énigme.

C’était au détour d’une route en Auvergne. Je venais d’assister à un show de monster trucks (des 4x4 aux roues surdimensionnées) du côté d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Un véritable show à l’américaine avec cascades, tonneaux, cercles de feu. Ne soupçonnant pas encore l’existence d’Alexandre Vialatte (1901-1971), je n’étais pas allé saluer sa tombe, au cimetière d’Ambert. C’est tout juste si j’avais fait un tour au square Chabrier, croqué un morceau de fourme non loin de la mairie ronde.

C’était la fin de mon adolescence, et je n’avais pas encore fait connaissance avec les plaisirs de la chair, à part

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