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Le portrait

Laurent Chardard, touché, pas coulé

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JO Paris 2024dossier
Le nageur, qu’un requin a privé d’un bras et d’une jambe, a décroché la médaille de bronze mardi 3 septembre aux Jeux paralympiques de Paris. Nous l’avions rencontré en mai.
Laurent Chardard à l'entraînement à l'UCPA Aqua Stadium de Mérignac. (Rodolphe Escher/Libération)
par Sabrina Champenois et photo Rodolphe Escher
publié le 9 juin 2024 à 14h28
(mis à jour le 4 septembre 2024 à 8h58)

On l’a bien retrouvé, dans sa réaction, positive, solaire et partageuse, à sa médaille de bronze : «Je suis un peu déçu bien sûr mais à Tokyo, j’avais fait quatrième, alors rien que de rapporter une médaille, je suis content, et puis là, il y a mes amis, ma famille venue de la Réunion, même des gars du boulot», a dit Laurent Chardard mardi 3 septembre, après son 50 m papillon en catégorie S6 remporté par le Chinois Jingang Wang. Nous l’avions rencontré en mai.

On s’y attendait. Parce que le récit de «Je me suis fait bouffer par un requin» ne peut être que fou, forcément dingue. Mais tout de même, ce moment où Laurent Chardard revient sur «l’accident» nous retourne comme une crêpe. Ames sensibles et traumatisés des Dents de la mer s’abstenir : «C’était l’été 2016, j’étais en vacances à la Réunion, les vagues étaient vraiment belles ce jour-là. […] Je suis allé avec un copain faire du bodyboard [surf pratiqué allongé sur la planche, ndlr] à Boucan Canot, où il y a des filets antirequins. Le drapeau rouge était levé. Mais nous, les surfeurs, on ne regarde pas les drapeaux, ils concernent la baignade. Nous, plus les vagues sont grosses, plus on est contents… Là, elles passaient par-dessus les filets et un requin a dû passer avec. L’attaque a été ultrarapide. On était une vingtaine dans l’eau, je ramais vers le pic, là où on va attendre la vague, donc vers le large, et à un moment où j’avais le bras droit dans l’eau, quelque chos