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Libération
Le portrait

Laurent Lafitte, ça vanne sauvage

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Caméléon à l’écran et doté d’une verve vitriolée à la ville, le comédien excelle dans les rôles de méchant et se frotte cette fois-ci à la fatalité des conflits.
Laurent Lafitte à Paris, le 20 décembre 2024. (Nolwenn Brod/Vu')
publié le 13 janvier 2025 à 15h06

On s’était imaginé Laurent Lafitte en brouilleur de pistes majuscule et livreur de peu. In fine l’acteur, réalisateur et ex-pensionnaire de la Comédie-Française tombe volontiers le masque. Cyrano sur les planches, procureur véreux dans le Comte de Monte Cristo ou Lucien Guitry, l’éternel amour de la tragédienne, dans Sarah Bernhardt, la divine, il fut multiple en 2024. Sans surprise, il fait partie des étrennes de l’an neuf.

Vibrant d’actualité, le Quatrième Mur le bombarde metteur en scène dans le Beyrouth explosif et fracassé de 1982. Son ambition ? Insuffler de l’espoir en montant l’Antigone de Jean Anouilh avec des comédiens de chaque communauté, druze, chiite, maronite, palestinienne, chrétienne, etc. «Ce n’est pas un film sur le théâtre, mais sur une démarche, analyse notre interlocuteur, celle de réunir des gens. Ça aurait pu se faire à travers le sport. Là, il s’agit d’art, et de son impuissance face au drame.» Le Liban, découvert pendant le tournage en 2022, l’a secoué. S’il se promet d’y retourner, il dénonce «la poétisation occidentale du chaos». «J’avais des amis qui me disaient : “Tu vas voir, il y a une énergie dingue à Beyrouth.” Quand on est confronté à ce quotidien-là, c’est juste très dur.» David Oelhoffen, le réalisateur, décrit un pro

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