C’est un défi propice à d’interminables brainstormings de marketeux : réanimer une «belle endormie», marque prestigieuse mais tombée en désuétude, dépoussiérer son image en convoquant l’héritage tout en clamant la modernité retrouvée, de préférence avec une proposition qui le prouve. L’époque toujours plus zappeuse, qui efface aussi vite qu’elle encense, complique encore ce Tetris. Et la planche est d’autant plus savonnée dans le secteur de la mode, qui rime toujours avec «tendances» quand bien même elles pullulent au point de s’annuler. Les faillites en série en cours dans le prêt-à-porter de moyenne gamme attestent l’ampleur de la difficulté. Mais le secteur du luxe n’est pas à l’abri. Des maisons peuvent disparaître (citons, côté français, Grès, Worth, Poiret, Fath, Madeleine Vionnet…), d’autres luttent pour se refaire une place au soleil, changent de direction artistique comme de chemise (Lanvin, Rochas, Nina Ricci, Kenzo…) et rêvent d’un scénario à la Balenciaga, Balmain, Schiaparelli ou Courrèges. De quoi souhaiter bon courage à ceux qui relèvent le gant.
L’Anglaise Louise Trotter l’a enfilé il y a un an, quand elle a signé avec la maison Carven. Présentée lors de la Fashion Week parisienne en septembre dernier, sa première collection a fait grosse impression : silhouettes au cordeau mais sédu