Tout est blanc, à la Fondation Yves Saint Laurent. Blanc laiteux des grands salons, souligné d’or. Blanc de craie du grand escalier qui mène au bureau de Madison Cox. Cette page blanche sonne comme le manifeste de l’héritier de Pierre Bergé : le changement dans la continuité. Vêtu en étudiant preppy, veste anglaise en tweed et mocassins avec chaussettes, il s’est installé dans l’ancien antre de Pierre Bergé, toujours nappé de sa moquette feuilles d’épinard. Une simple table éclairée d’une lampe de travail a remplacé l’imposant bureau en macassar, parti avec les autres objets d’art lors d’une vente chez Sotheby’s. Vendues aussi, les maisons de Tanger, Deauville ou Paris et le fruit des ventes, versé à la Fondation. «Feu Pierre Bergé a laissé beaucoup d’argent à la Fondation», dit-il. Feu Pierre Bergé… Late Pierre Bergé… «pendant dix ans, a dépensé une fortune colossale pour y organiser d’extraordinaires expositions». Déclinant ses passions, de Bob Wilson à Jacques Doucet en passant par Jean-Michel Frank, Bergé recrutait des stars de la scénographie, éditait de luxueux catalogues. «La Fondation était sa danseuse. Je ne me voyais pas dans cette position. Devenir plus économe et plus autonome s’impose.» Les économies ont com
Le portrait
Madison Cox, veuf de Pierre Bergé: paysage après l’héritage
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Madison Cox au musée Saint Laurent, à Paris le 3 février. (Mathieu Zazzo/Libération)
publié le 13 mars 2022 à 15h49
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