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Le portrait

Manuel Goldman, fils de l’ombre

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Le rappeur de 44 ans, connu sous le pseudo de Riski et fils du militant révolutionnaire Pierre Goldman, veille à la mémoire de son père assassiné et prépare un roman.
Manuel Goldman alias Riski, à Paris, le 16 octobre 2023. (Emma Birski/Libération)
publié le 25 octobre 2023 à 16h51

Avant d’accepter de nous rencontrer, Manuel Goldman a d’abord poliment refusé. Aucune envie d’être associé de près ou de loin au succès du Procès Goldman, le film sur la comparution aux assises du militant d’extrême gauche Pierre Goldman, braqueur, romancier et figure du romantisme révolutionnaire, acquitté en 1976 du meurtre de deux pharmaciennes. Episode mythique de l’histoire judiciaire française, ce procès est d’abord celui de son père. Le rappeur de 44 ans au physique de colosse a écrit un texte après avoir vu le film mais s’est finalement retenu de le publier sur ses réseaux sociaux. «Je me livrais trop, justifie-t-il, attablé dans un restaurant du Xe arrondissement de Paris. Je n’ai rien contre le principe du film, j’aurais juste aimé qu’il soit bon. Là, il mélange tout et prête à Pierre des propos qu’il n’a jamais tenus. C’est du révisionnisme.» Regard vert kaki, barbe drue et bonnet vissé sur la tête, Manuel Goldman regrette aussi la note d’intention du réalisateur Cédric Kahn, qui compare le procès Goldman à celui d’O.J. Simpson, «l’archétype du coupable innocenté».

Sur l’itinéraire tortueux de son père, que lui-même a un temps cru coupable avant d’acquérir la conviction absolue de son innocence, il a tout vu, tout lu. «A charge et à décharge, précise-t-il. C’est comme si

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