Marc Weitzmann, 66 ans, appartient à une génération élevée au biberon du sain et vigoureux débat d’idées, et qui, comme souvent, a fini par se heurter à ce qu’est devenu ce XXIe siècle, plus si jeune, intolérant, radical, polarisé. Cet écrivain talentueux, qui écrit aussi bien en français qu’en anglais, devenu sur le tard homme de radio, vient de voir son émission Signes des temps arrêtée par France Culture après huit ans de bons et loyaux services.
Rendez-vous est pris dans un restaurant qu’il affectionne, le Fumoir, juste derrière le Louvre. Casquette vissée sur la tête, choix curieux en ce mois de juillet caniculaire, Marc Weitzmann m’attend à une table en terrasse. Il s’exprime doucement et longuement, hésite, se répète souvent pour préciser sa pensée, ne répond pas toujours aux questions, mais surfe sur un mot qui l’intéresse. A l’image de son émission. «Je ne suis pas un homme de radio, mais d’écrit. C’est en 2018 que Sandrine Treiner [patronne de l’antenne entre 2015 et 2023, ndlr] m’a proposé, à ma surprise, une tranche de quarante-cinq minutes chaque