Dans cette rue piétonne du XVIIe arrondissement de Paris, Mardoché Mouly, dit Marco, est comme chez lui, hâbleur et blagueur, bateleur et prestidigitateur. Les passants s’arrêtent pour demander un selfie au quinqua, il monte à l’arrière d’un camion de livraison, joue avec les cordes en évadé attachant et détaché puis il se fait bourdon parmi des fleurs tendant une rose jaune à la photographe. Il semble être le serpent Kaa, dans le Livre de la jungle, susurrant : «Aie confiance, crois en moi…»
Marco Mouly est dans la lumière, projecteur plein pot sur son costume rayé et son inséparable bonnet, et il adore ça. Depuis les Rois de l’arnaque, le faux ingénu, bien connu du milieu judiciaire, a vu sa notoriété exploser. Le documentaire revient sur le «casse du siècle», où toute une tripotée d’arnaqueurs a subtilisé à l’Etat des centaines de millions d’euros à la fin des années 2000. Profitant des failles du marché des droits à polluer, les marlous, souvent des Juifs séfarades de Belleville, s’en sont mis plein les poches, récupérant la TVA d’une main et ne la remboursant pas de l’autre. Parmi la galerie de personnages hauts en couleur qui témoigne dans l’opus Netflix et qui nous emmènent entre vérité et mensonge de Belleville à Israël, en passant par Saint-Tropez, Genève et le XVIe arrondissement de Paris, Marc