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Libération
Le portrait

Marianne Chargois, hard contemporain

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Performeuse multidisciplinaire et travailleuse sexuelle militante, la Française installée en Belgique défend un art BDSM, intime, et libérateur.
Marianne Chargois, le 22 septembre 2023. (Marie Rouge/Libération)
publié le 8 octobre 2023 à 15h22

Nous n’étions pas prêt pour un fist-fucking sur scène. En être témoins, entendons-nous bien. Pour nos lecteurs au bord du désabonnement, le fist-fucking est une pratique sexuelle consistant à pénétrer le vagin ou le rectum d’un ou une partenaire avec le poing. Ça se déroule sous nos yeux en septembre au Point éphémère à Paris, lors de la conférence-performance Gaze.S donnée par Marianne Chargois et Romy Alizée, artistes multidisciplinaires et travailleuses du sexe (TDS) à la faveur du festival «Jerk Off». Elles y questionnent via leur expérience personnelle les représentations véhiculées autour du travail du sexe. Face au public tantôt attentif, tantôt rieur, Romy Alizée chante, évoque ses mésaventures scato, son travail d’actrice porno comme de photographe (elle officie d’ailleurs parfois plus chastement dans nos pages). Marianne Chargois danse, se contorsionne, nous révèle quelques bouts de sa vie de dominatrice BDSM (pour bondage, discipline, domination, soumission, sadisme et masochisme). En bouquet final, cette dernière insère sa main dans le vagin de Romy Alizée, les deux entonnant la chanson de Peau d’Ane Rêves secrets d’un prince et d’une princesse, adaptée à la sauce TDS : «Mais qu’allons-nous faire de tout cet oseille ?»

Le lendemain on retrouve Marianne Chargois sur les lieux de l’exploit, solaire, ses yeux d’un bleu perçant, ses tatouages en nombre. Sur l’omoplate droite, un parapluie rouge, symbole de la lutte des travailleurs et travailleuse

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