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Le portrait

Marianne Vic, en découdre

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Dépositaire des secrets d’une famille dysfonctionnelle, la nièce d’Yves Saint Laurent détricote la légende dans un roman violent et tendre à la fois.
Marianne Vic, à Paris, le 21 juillet 2022. (Romy Alizée/Libération)
publié le 19 septembre 2022 à 17h57

Elle est longue et fine, bleu pâle et denim. Elle ne porte ni montre ni bracelet. Marianne Vic, nièce et filleule d’Yves Saint Laurent, a l’élégance discrète des croquées au fusain. Rebelle des beaux quartiers, elle s’est éloignée d’un atavisme où l’esthétique était un graal, le paraître une ambition, et la haute couture un moyen de sublimer toutes les réalités. YSL habillait les femmes pour capter le regard de sa mère, elle cisaille le fil des secrets pour l’amour de ses deux fils, Pierre et Paul, marchand d’art et réalisateur débutant, libérant au découd-vite de l’écriture une famille gansée de non-dits. Son quatrième roman, intitulé le Prince de Babylone, peint le déclin d’un clan et les ravages de hontes trop longtemps bâillonnées.

Presse et ciné ont déjà largement démythifié le natif d’Oran. «Nous sommes des livres ouverts», lance au téléphone l’égérie Betty Catroux, experte en abysses désespérés. «Yves était maniacodépressif. Il a sombré très tôt. Les femmes, les hommes, tout l’ennuyait. Il ne parlait jamais de sa famille.» Pourtant, dès ses 7 ans, Marianne vit par intermittence dans l’appartement de la rue d

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