Tilloy-lez-Marchiennes (Nord), quelque 500 habitants au dernier recensement, est un village comme la France en compte des milliers. Sa chapelle fait face au monument aux morts. On y compte une école et des exploitations agricoles. Aucun commerce. Particularités locales : les façades, typiques du Nord, sont en brique, et un tronçon pavé de la course cycliste Paris-Roubaix traverse le bourg. Bref, un village comme tant d’autres avec ses fiertés, ses difficultés et ses chaussées à entretenir. A ceci près que son maire «sans étiquette», élue dès le premier tour lors des municipales de mars 2020, a fait entrer la municipalité dans l’histoire républicaine.
Avec son élection, Marie Cau, pas tout à fait 57 ans, est devenue la première édile transgenre de France. De quoi placer cette localité, proche de la frontière belge, sous le feu des projecteurs internationaux et faire de la quinqua, ancienne consultante en informatique, le symbole visible de toute une communauté. «C’était inattendu et courageux, relève sa sœur aînée Myriam Cau, par ailleurs ancienne vice-présidente verte de la région Nord-Pas-de-Calais. Sa situation aurait pu la faire hésiter, mais elle avait confiance en elle.» Depuis, malgré l’exercice d’un mandat – «un temps plein» indemnisé au smic – marqué par la pandémie, elle applique à la lettre son programme (la création d’une crèche, la rénovation de l’éclairage public ou l’installation