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Le portrait

Martin Griffiths, franc diplomate

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Ancien chef de l’humanitaire à l’ONU, le Britannique a quitté ses fonctions officielles, mais envisage de poursuivre ses missions en créant une ONG.
Martin Griffiths, à Mies (Suisse), le 28 octobre 2024. (Niels Ackermann / Lundi13/Lundi 13 pour Libération)
publié le 29 décembre 2024 à 15h07

Il y a de vraies vagues sur le lac. Cassantes et saccadées. Cet après-midi d’automne, le Léman à Genève est en colère. Comme une bonne partie du monde. Les tumultes géopolitiques semblent pourtant bien loin de ce quartier cossu balayé par le vent. Mais c’est ici que l’on trouve toutes les institutions onusiennes et différentes ambassades. Le Palais des Nations, qui abrite le bureau des Nations unies, est tout proche. Le Palais Wilson, siège du Haut-Commissariat aux droits humains, à quelques centaines de mètres. Entre les deux se dresse un grand hôtel sans charme où se croisent les diplomates du monde entier. C’est ici que Martin Griffiths nous attend.

L’ambiance est feutrée. Mais pas Martin. La poignée de mains est solide, le verbe haut et vif. Le regard, bleu perçant, direct. Pas le trait le plus attendu chez un diplomate de carrière, un champion de l’humanitaire et de l’art délicat de la résolution des conflits. Ces trois dernières années, il occupait le poste de chef humanitaire de l’ONU (Onucha). Il a pourtant jeté l’éponge il y a six mois, après une très longue et distinguée carrière. Officiellement, «pour raisons de santé». A 73 ans, il a pourtant l’air plutôt en forme. «Il existe toutes sortes de formules pratiques» pour justifier un départ, dit-il en souriant. Un sale covid l’a bien un moment affaibli, «mais je m’en suis remis». Alors quoi ?

Le voici qui explique longuement ses projets de création, à Genève, d’une ONG spécialisée dans le développe

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