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Le portrait

Maud Bregeon, le cœur du réacteur

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La députée et porte-parole Renaissance est une ex-ingénieure EDF, spécialiste du nucléaire, qui ferraille sur la transition énergétique avec les écologistes.
Maud Bregeon, à Paris, le 25 Octobre 2022. (Camille McOuat/Libération)
publié le 11 novembre 2022 à 17h56

Son père avait arrêté l’école à 14 ans pour travailler comme bûcheron dans sa Vendée natale. Il a repris ses études, est devenu éducateur spécialisé, puis professeur de sociologie à la fac de Poitiers. Il était bourdieusien. A sa fille chérie, il disait : «Rappelle-toi que je ne suis pas représentatif de la société. Le déterminisme social existe bel et bien.» On peut descendre d’un bourdieusien catho de gauche et s’emballer pour Emmanuel Macron. Maud Bregeon est ingénieure, et son domaine est le nucléaire civil. Avant d’être élue députée Renaissance des Hauts-de-Seine en juin dernier, elle travaillait chez EDF dans une unité créée après Fukushima et chargée d’orchestrer une intervention en cas d’accidents graves : «Afin de ne pas se retrouver avec le cœur sur la pelouse, comme disent les anciens.»

C’est lors du premier confinement et sur les plateaux télé que nous l’avons remarquée. Elle était en avance, elle défendait la souveraineté industrielle et énergétique. Des «copains» lui disaient : «Arrête de parler tout le temps du nucléaire !» «Ils ne me disaient pas : “Tout le monde s’en fout”, mais presque.» Son absence de minauderies tranchait aussi. Maud Bregeon venait d’être nommée porte-parole de La République en marche (LREM). Etait-elle le symptôme du virage présidentiel sur le nucléaire ? «Ce n’est pas Emmanuel Macron qui a évolué ; c’est la société. J’ai

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