Rencontrer Mélissa Camara, c’est prendre le risque d’être déçu. Non qu’elle soit de mauvaise compagnie ; c’est même le contraire. Sourire radieux, œil pétillant, la jeune femme instaure aisément un climat de confiance. Quelques jours plus tôt, on nous avait prévenu. Une élue écolo : «Vous verrez, c’est l’hologramme de Sandrine Rousseau.» Il est là, l’effet déceptif. Car en fait, rien à voir.
Le feu d’un côté, la glace de l’autre. Le fracas pour Rousseau, la tempérance pour Camara. «Je ne suis pas une mini-Sandrine», confirme la principale intéressée, adepte du «consensus» là où sa mentor serait plutôt du genre «éléphant» qui piétine la porcelaine et ne prend pas de pincettes. Véritable «boule d’énergie», Rousseau ne dit pas autre chose : «Mélissa est beaucoup plus calme que moi. On est complémentaires.» Ces deux-là ont appris à se connaître. Un café avalé pour la première fois il y a deux ans s’est transformé en compagnonnage politique et aujourd’hui en amitié.
Sous une volumineuse chevelure crépue et d’épaisses lunettes noires dont elle ne se départit jamais (sauf pour cette photo), Mélissa Camara a vu grand. Trop, peut-être. Elle s’imaginait déjà diriger le petit royaume vert, à coups d’écologie radicale et de féminisme revendicatif. Les militants d’EE-LV en ont décidé autrement, ne lui accordant que 13,5 % de leurs voix. «Ce score est en dessous de nos attentes, on espérait atteindre 20 %», concède-t-elle, assise à la table d