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Le portrait

Michel Gaubert, obsessions et lumière

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Le pionner de la mise en musique des défilés de mode soigne ses insomnies en fouillant le Net en quête de pépites.
Michel Gaubert, à Paris le 21 mars 2025. (Jérôme Bonnet/Libération)
par Marie Ottavi et photoJérôme Bonnet. Modds
publié le 7 avril 2025 à 15h39

Au jeu des obsessions, Michel Gaubert gagne à tous les coups. De son air placide, avec sa voix tranquille, onyx autour du cou, barbe grise et coupe mulet, rondeurs drapées dans un jogging Balenciaga, claquettes Birkenstock aux pieds, le Parisien énumère les otakus qu’il y a en lui. Ce terme japonais désigne un obsessionnel prêt à tout donner à sa passion forcément dévorante. Il a multiplié les fixettes, sur David Bowie et Andy Warhol, le photographe Guy Bourdin et Karl Lagerfeld, dont il fut le complice pendant plus de trente ans et pour qui il a élaboré la bande-son de 1 800 shows. Un tour de force a donné le cap de son existence, celui de réunir deux amours, la musique et la mode, pour en faire un métier qu’il a participé à inventer : metteur en musique de défilés ou illustrateur sonore. Les marques pour lesquelles il a planché forment une cartographie de l’industrie du luxe, de Sacai à Dior, de JW Anderson à Moncler, de Calvin Klein à Maison Margiela. «J’ai toujours compris que ça marchait ensemble, souligne-t-il dans le salon de son grand appartement. Quelque part, c’est pour ça que j’aimais autant David Bowie, et tous ces groupes qui se servaient de la mode pour s’exprimer. Genesis par exemple, ce n’était pas ce que j’écoutais, mais Peter Gabriel avait des costumes de scène incroyables. J’adore Kate Bush parce qu’elle déploie aussi un langage visuel.»

Né en 1960, Michel Gaubert est resté le dénicheur des origines, infatigable chercheur de pépites musicales.

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