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Libération
Le portrait

Nadia Tereszkiewicz, fougue sentimentale

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Rencontre avec l’actrice à la personnalité déroutante et aux références multiples qui met sa vivacité au service d’une fable sur la fin de vie.
Nadia Tereszkiewicz, à Paris, le 14 mars 2025. (Richard Dumas/Vu pour Libération)
publié le 23 mars 2025 à 17h02

La mort est une hypothèse lointaine et rébarbative quand on a 28 ans, qu’on est une actrice en plein épanouissement et qu’on respire la santé. Pourquoi embêter Nadia Tereszkiewicz avec des questions sur la fin de vie et autres perspectives morbides? Eh bien parce qu’elle joue dans Belladone, dystopie qui traite de ces thématiques et que l’exercice du portrait personnel commande de faire le lien avec les questions d’actualité. Et voilà pourquoi avec un esprit d’à-propos jamais pris en défaut, on piétine à gros sabots cet ossuaire de correspondances.

Cela se passe dans un futur proche. Après 80 ans, chacun est tenu de rejoindre des structures collectives qui se révèlent coercitives. Des réfractaires à cet ordre des choses se réfugient sur une île. Ils veulent continuer à vivre à leur guise et à partir en beauté, à boire du vin et à poser nu, à faire ripaille et à danser jusqu’à l’aube. Une jeune femme s’improvise infirmière et cantinière. Protectrice et castratrice, elle infantilise et entrave ceux qu’elle prétend aider comme si elle voulait tout figer dans l’herbier de l’éternité. La crainte de sa propre finitude l’empêche d’avancer. Alanté Kavaïté, la réalisatrice franco-lituanienne évoque ainsi son casting : «Le visage d’ange de Nadia contrastait avec l’idée de mort qui rôde dans tout le film. Nadia est intense et expressive. J’avais l’impression d’avoir un volcan auprès de moi, magnétique et explosif.» La comédienne sait donner le change, tant elle semble à de

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