Dans le grand Kamoulox qu’est devenue notre époque, une information a attiré notre attention : grâce à un roman sur le métavers (les Liens artificiels), un philosophe de 24 ans, proche de BHL et chroniqueur à CNews, s’est retrouvé sur les listes du Goncourt, du Goncourt des lycéens, du Renaudot et de l’Interallié. Cela ne vaut peut-être pas la rumeur selon laquelle Christophe Castaner voudrait devenir chef du gouvernement de Monaco, mais on se situe quand même à un bon niveau de what the fuck. Comment parlera-t-on de Nathan Devers – le jeune homme en question, qui a déjà publié trois essais – dans dix ans ? Après notre rencontre dans un café parisien (il boit un verre de rouge, fume des Marlboro Gold et porte un col roulé), nous n’avons pas de réponse définitive à apporter. Sera-t-il un néo-Houellebecq ? Un penseur obscur ? Ou l’héritier millennial de Raphaël Enthoven et d’Alain Finkielkraut ? «Je me pose la question aussi, interroge son éditeur chez Albin Michel, Nicolas de Cointet. Je ne pense pas qu’il abandonne la pédagogie ou qu’il devienne la caricature de lui-même. Car il est humble. C’est fondamentalement quelqu’un de l’écrit, mais il est éloquent.» Ten
Le portrait
Nathan Devers, le nouveau nouveau philosophe
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Nathan Devers, à Paris, le 18 octobre 2022. (Chloe Sharrock/Myop pour Libération)
publié le 26 octobre 2022 à 17h59
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