Ils nous ont plu, fait fantasmer, voire carrément excité. Libération a décidé de passer à l’acte, et de coucher sur papier une aventure d’une nuit, ou plus si affinités, avec ces personnages imaginaires.
C’est beau, un homme qui change. C’est sexy, même. Un homme qui évolue, sait reconnaître ses errements passés avec sincérité, avancer avec son époque. D’aucuns parleraient de «déconstruction». Peut-être est-ce ce qui te traverse. Mais dans le restaurant végétarien où tu me donnes rendez-vous, ce qui m’ébranle moi est bien plus terre à terre. Ça vient du ventre. C’est presque animal. Pas une seule fois, tu ne laisses tes yeux divaguer dans mon décolleté, ou le long des cuisses que ma robe fendue dévoile. Tes mains, longues et puissantes, restent sagement en surface de cette table en Formica. Je les fixe, et dans ma tête, elles voyagent le long de mon dos. Tu m’écoutes parler, sans m’interrompre, sans pontifier. Sans chercher à protéger une prétendue petite chose fragile. Je me sens à la fois libre et envahie d’une chaleur qui me surprend. Tu plantes ton regard dans le mien, frôles en tapinois mon poignet, tout à toi offert, et une fulgurance me transperce : Nicky Larson, tu sembles radicalement transformé. A se demander si à la longue, les incessants coups de massue généreusement dispensés par ta coéquipière, Laura Marconi, à chacun de tes dérapages misogynes, n’ont pas fini par porter leurs fruits. Je ris en songeant à son audace avant-gardiste, lo