Scène hypnotisante où les éléments se mêlent avec fracas. Et dessinent un décor à la Turner. En cet après-midi de septembre, la foudre s’abat sur le lac Léman qui, en quelques minutes, perd sa clarté pour se doter d’un manteau sombre. Noir. L’horizon disparaît, laissant le ciel et l’eau ne faire qu’un. Seule la terre offre un semblant de protection, malgré le bruit assourdissant de la pluie sur le toit de la terrasse du café.
L’enfant de l’eau, lui, semble imperméable aux caprices de la météo. L’eau est son élément. Il a appris à la dompter. Même si elle a failli l’engloutir plus d’une fois. A 3 ans, une chute en plein hiver dans le Léman après s’être trop approché du bord pour donner à manger aux canards et une récupération in extremis par son père. A 5 ans, emporté par une vague tourbillonnante.
En août dernier, encore, quand l’épuisement physique a poussé son équipe à le sortir de l’eau. A deux kilomètres de l’arrivée. A deux petits kilomètres de Monaco, et à 191 kilomètres de Calvi d’où il était parti à la nage cinq jours auparavant pour un exploit dingue. Noam Yaron est un homme de records (trav