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Le portrait

Noémie Kohler, arme sœur

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Depuis l’arrestation de son aînée Cécile, otage en Iran depuis 800 jours, cette jeune graphiste lutte pour obtenir sa libération et faire entendre sa voix.
Noémie Kohler, à Lyon, le 1er juillet 2024. (Bruno Amsellem/Libération)
publié le 14 juillet 2024 à 15h50

Un visage lumineux, immortalisé sur le célèbre square Naqsh-e Jahan d’Ispahan. Des selfies enjoués à Téhéran et à Kashan. Ces photos de Cécile Kohler et de son compagnon, Jacques Paris, sont figées dans les groupes WhatsApp familiaux depuis maintenant 800 jours. Interminable sentence pour ce couple d’enseignants, de lettres et de maths, emprisonné au bagne d’Evin, et victime à son tour de la sinistre diplomatie des otages rodée depuis des décennies par la république islamique d’Iran. Arrêtés en pleine épiphanie touristique, parfois planifiée de longue date tant la mythique Perse fascine, de simples citoyens finissent ainsi en vulgaire monnaie d’échange, négociés, troqués, contre des émissaires iraniens détenus en Occident ou une levée de sanctions. Des détentions parfaitement arbitraires, effectuées sous un régime de torture psychologique.

Si Cécile Kohler, 39 ans, a toujours un visage, elle a désormais une autre voix : celle de sa petite sœur, Noémie, de cinq ans sa cadette. Depuis son appartement du centre de Lyon, cette graphiste s’active sur tous les fronts (comité de soutien, diplomatie, interventions médiatiques) pour tenter d’écourter le calvaire de Cécile, sa coéquipière de randonnée, celle qui s’est ruée à Lyon le jour du déconfinement pour s’assurer que tout allait bien. «Cécile, c’est quelqu’un qui élève par sa culture, ses connaissances littéraires. Elle lit parfois plusieurs livres à la fois, c

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