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Le portrait

Ovidie, sexe académique

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Violences sexuellesdossier
Sérieuse et affranchie, la réalisatrice touche-à-tout sort la deuxième saison de sa série sur le porno dans un monde dominé par les femmes.
Ovidie, le 22 février 2025. (Lynn S.K./Libération)
publié le 2 mars 2025 à 15h21

Romain, 20 ans, ex-acteur porno à la blondeur chérubine, discute avec sa colocataire. Un couple d’inconnus toque à leur porte, tout sourire. «On a décidé que c’était vous la personne avec qui on voulait faire notre premier plan à trois», lui lance la femme d’un air concupiscent. Regard sidéré du jeune homme. Cette scène vient de la nouvelle saison des Gens bien ordinaires, dystopie matriarcale dans laquelle Romain se bat pour réaliser des films X «pas uniquement réservés aux femmes» au début des années 2000. Une intrigue en écho au passé de sa créatrice, l’ex-actrice et réalisatrice de X Ovidie, 44 ans. Elle aussi a vécu cette interaction lunaire avec ses voisins. «Dans quel espace mental peuvent-ils imaginer que je suis suffisamment à dispo pour baiser avec des gens que je ne connais pas ?» souffle Eloïse Delsart de son vrai nom, attablée dans une brasserie sans âme au pied de la Maison de la radio, lors d’une journée promo.

Langage cru et soutenu, immuable carré plongeant, regard aux contours noir et rose braqué sur le nôtre, Ovidie a un air de prof punk. «C’est une boule à facettes de savoir, elle a un côté maîtresse d’école à l’humour janséniste», dit en rigolant Sophie-Marie Larrouy, qui inca

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