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Libération
Le portrait

Paola Cortellesi, Italie conjugale

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Solaire et accessible, la comédienne et réalisatrice italienne triomphe avec son premier long métrage sur les violences sexistes, «Il reste encore demain», qui a bouleversé son pays.
Paola Cortellesi, à Paris le 27 février 2024. (Nolwenn Brod/Libération)
publié le 10 mars 2024 à 14h20

Dans le hall de cet hôtel cinq étoiles sans âme du VIIIe arrondissement parisien, Paola Cortellesi déambule sans happer l’attention des businessmen. Pourtant, de l’autre côté des Alpes, son nom remplit d’une tendresse exaltée le cœur du quidam italien. Il y a vingt-cinq ans, la comédienne aux faux airs de Penélope Cruz enflammait les plateaux de la RAI avec ses imitations perruquées de Britney Spears et Céline Dion. Depuis octobre, la réalisatrice de 50 ans triomphe avec son premier long métrage aux 5 millions d’entrées dans le pays : Il reste encore demain, qui sort en France mercredi. Pulvérisateur de records, le film en noir et blanc est le neuvième le plus vu de l’histoire du cinéma italien, juste devant le phénomène rose Barbie, et le premier écrit par une femme. Le pitch – le patriarcat dans la Rome de 1946 – pouvait laisser circonspect. Pourtant, «il a touché un point très douloureux dans notre pays», raconte Paola Cortellesi en italien sur sa chaise molletonnée, lunettes carrées, maquillage léger, tailleur d’une élégance redoutable et jambes écartées comme un bonhomme.

Solaire et volubile, Paola Cortellesi déploie sa gestuelle romaine partout dans le monde. Après la Belgique et la France, elle doit se rendre au Japon et en Argentine promouvoir sa fable tragicomique. Elle y incarne Delia, une mère de famille cueillie au réveil par une gifle de son mari,