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Le portrait

Patrice Franceschi, baroud d’humeur

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L’écrivain aventurier est aussi un proche des services, qui intervient dans les conflits extérieurs et défend la cause kurde.
Patrice Franceschi à Paris, le 9 avril 2025. (Alexis Vettoretti/Libération)
publié aujourd'hui à 12h32

Il a son uniforme, cuir et bottes camarguaises, même quand il est reçu à l’Elysée. Il est vintage, look Crocodile Dundee. Carcasse sèche, tatouée, abdos saillants sous le tee-shirt, l’œil chasseur et la tchatche bariolée par un demi-siècle d’épopées autour du monde. Patrice Franceschi est à lui seul un voyage. Quatre bises mentholées, il tutoie direct dans son bar fétiche de Saint-Germain-des-Prés. «O mon âme n’aspire pas à la vie immortelle mais épuise le champ du possible», s’échauffe-t-il, citant Pindare, puis Cervantes, Conrad et Kessel. L’écrivain sort de chez Grasset, qui édite sa Dernière Lutte avant l’aube, singulière odyssée en quête d’une mer chimérique. C’est court, brumeux, bien en deçà de Première Personne du singulier, distinguée en 2015 par le prix Goncourt de la nouvelle. Mais Patrice Franceschi a son public, comme Sylvain Tesson, qu’il a publié à ses débuts. Il donne partout des conférences, y compris pour des entreprises soucieuses d’offrir aux cadres dirigeants ses topos sur l’esprit d’équipe et le goût du risque. Il a une autre vie, cachée, qui le conduit sur les terrains de guerre, dans les hautes sphères sécuritaires, jusqu’à l’Elysée où il est écouté. «Mais je me méfie des politiques. Je préfère largement la compagnie des Papous ou des Indiens.»

On lui dit ne rien comprendre à son existence. Il en rit, lâche «c’est normal». Ses compagnons de route attestent de sa sincérité. Bernard Kouchner l’a connu jeune volon

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