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Le portrait

Penpa Tsering, le Tibétain en mission contre le «dragon»

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Le chef politique des Tibétains en exil tente de rassembler une communauté pour la survie de la culture tibétaine et alerte les Occidentaux sur la menace du régime chinois.
Penpa Tsering à Paris le 1er décembre 2023. (Laura Stevens/Libération)
publié le 22 décembre 2023 à 15h10
(mis à jour le 22 décembre 2023 à 22h07)

L’appel est parfois plus fort que tout. Comme un impératif, un «besoin émotionnel». Au moins une fois par an, Penpa Tsering file à la frontière indienne pour aller embrasser du regard le «pays qui manque» et la «terre que l’on ne peut pas fouler» : le Tibet voisin, colonisé, folklorisé et sinisé à marche forcée depuis les années 50 par la Chine communiste. Penpa Tsering y est persona non grata. Lui, le sikyong, leader politique des Tibétains depuis 2021, n’a aucune prise sur le sort des 6 millions de ses concitoyens mis sous cloche par Pékin dans la région autonome. Il préside seulement aux destinées des 130 000 Tibétains de la diaspora éparpillée dans 30 pays. Une communauté à choyer pour éviter divisions et dispersions. Une mission qui n’a rien d’une sinécure.

Le sikyong Tsering parcourt donc la planète en fédérateur. Et tente de donner corps et chair à la plus haute autorité politique, à ce pouvoir temporel qui vit dans l’ombre des lumières spirituelles et de l’aura personnelle du dalaï-lama. Car le guide bouddhiste et Prix Nobel de la paix n’a pris sa retraite politique qu’en 2011 au profit du sikyong, le chef du gouvernement élu au suffrage universel tous les cinq ans. «Dès qu’il a pris ses fonctions, Penpa a voulu rencontrer toutes les communautés tibétaines en Amérique latine, en Europe, les colonies en Inde, enterrer la hache de gue

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