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Libération
Série : «Revenez-nous» (4/8)

Rachid Taha, refaire danser la France

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Avec le chanteur de «Carte de séjour», originaire d’Algérie, redonnons le bonjour à une douce France.
Rachid Taha, à La Rochelle, le 16 juillet 2001. (AFP)
publié le 23 août 2024 à 15h00

La situation politique générale étant assez désespérée, Libération ressuscite des personnalités françaises disparues pour qu’elles reprennent les choses en main.

Tu pensais que ta «mission» en France était de «faire aimer ce pays de m.e.r.d.e». Alors, tu n’as cessé de chanter la France à travers le monde. Tu n’as cessé de nous faire danser en accord, quelle que soit notre origine. Un amour qui ne t’a jamais empêché de dire combien tu voyais et vivais le racisme dans notre pays. Alors, peut-être ne serais-tu pas étonné de savoir qu’aujourd’hui, les députés du Rassemblement national sont au nombre de 143 à l’Assemblée nationale. Soit quatre fois plus qu’à la sortie de ton album Douce France (reprise de Charles Trenet), en 1987. Je te l’apprends, mais j’imagine que tu l’aurais su. Loin d’être blasé, tu aurais continué de rythmer ta furie, pour nous rappeler les remous de nos identités. Conscient que l’on revient «toujours à ce paradoxe bien français où d’un côté, on te fait miroiter la liberté, l’égalité, la fraternité, et de l’autre, on affiche à échéance régulière cette incapacité à assumer les principes de cette devise».

Ces derniers mois, ta présence dans les débats aurait été salvatrice. Je t’imagine écouter, dans un premier temps. Puis entrer dans l’arène avec des propos éloquents. Avec

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