Le diable s’habille en parka. Ajustée et bleu marine, passée sur une chemise claire et un jean. Une feuille de laurier se profile au-dessus de l’oreille droite. Un papillon vole sur le dos de la main gauche. Des choix «esthétiques» quand, parmi sa vingtaine de tatouages, d’autres motifs sont «plus politiques». Raphaël Arnault n’est pas du style hoodie XXL noir et foulard sur le nez. Tête de gondole d’une nouvelle génération de l’antifascisme, le grand blond jure n’avoir «jamais participé à un black bloc» et préférer «être au mégaphone en tête de cortège».
Celui qui «aime beaucoup la couleur» assume de rompre avec l’aura semi-clandestine de la mouvance anarcho-autonome et son sombre vestiaire. «L’antifascisme ne peut pas se résumer à ça et ça peut effrayer plein de gens de notre camp social.» En manif, il s’agit d’être visible et accessible. Lui aime «les chants, cette espèce d’osmose, de démonstration joyeuse». Encore «en stage découverte» à l’Assemblée nationale, ce fan de foot a intégré