Ce portrait a trouvé sa légitimité quand, sur France Inter, Raphaël Quenard a déclaré : «La moralité n’a pas sa place dans l’art, parce que si on commence à ne décrire que des personnages sans failles, sans obscurité, sans zone d’ombre, on risque de s’ennuyer.» L’acteur revendiquait ainsi sa première incursion littéraire. Dans un polar très second degré, il raconte un marginal suicidaire qui se venge d’un destin contraire en assassinant des femmes de différentes classes sociales. Quenard a rappelé que le recours au «je» ne vaut pas adhésion aux actes, ni aux pensées de son antihéros. Pour être exact, c’est un billet Libé de Sabrina Champenois, notre voisine de bureau préférée, qui avait lancé le débat. Elle avait fait valoir qu’elle ne lirait pas Quenard par fatigue des serial killer et des féminicides. Taquinerie de proximité aidant, cela a déclenché notre curiosité pour ce personnage aussi extravagant que déstabilisant, aussi fascinant que fatigant.
Il a rédigé ce texte quand il avait 26-27 ans. Méthodique et acharné, il a envoyé son manuscrit à l’ensemble des maisons d’édition. Refus g