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Libération
Le portrait

Rebecca Manzoni, profession de voix

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Avec «le Masque et la Plume», l’animatrice amoureuse du son s’expose à la critique.
Rebecca Manzoni, mardi. (Camille McOuat/Libération)
publié le 12 janvier 2024 à 17h30
(mis à jour le 13 janvier 2024 à 10h45)

«Elle est bien.» «Oui, elle est bien.» «Je l’avais déjà entendue une fois dans une autre émission.» A la sortie de l’enregistrement du Masque et la Plume, dans la cour du théâtre de l’Alliance française à Paris, deux femmes et un homme septuagénaires discutent, dans le froid de la nuit hivernale. Le sujet de leur débrief ? Rebecca Manzoni, cette presque inconnue pour eux. Elle leur paraît si jeune avec ses 51 ans. Depuis début janvier, la productrice et présentatrice de France Inter a repris le flambeau de l’émission de critique culte, succédant à Jérôme Garcin.

Après plus de vingt-cinq ans de carrière, l’une des plus belles voix de Radio France (si ce n’est la plus belle ?) est à nouveau débutante, dans des fonctions qui ne font a priori pas appel à ses qualités premières. Depuis Eclectik en 2004, puis avec Tubes N’Co, Pop N’Co et Totémic, la journaliste passée aussi par la télé enchante les auditeurs par son travail minutieux sur le son, la recherche du moment juste, les enregistrements que l’on fait et refait jusqu’à ce qu’ils soient parfaits. Et la voilà sur scène, chargée d’arbitrer des empoignades théâtrales entre critiques avertis, cheffe d’orchestre d’une commedia dell’arte, dans le bain de la prise unique, face à un public, sans filet.

«Je n’avais jamais pensé présenter cette