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Libération
Le portrait

René Frydman, langes gardien

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Le gynéologue-obstétricien, pionnier des nouvelles techniques de procréation, sort en ces temps de «réarmement démographique» commandé par le Président un ouvrage pour s’inquiéter de «la Dictature de la reproduction».
René Frydman à Paris, le 31 janvier 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 6 février 2024 à 14h53

Ce sont d’abord des mains. Tous ses proches vous le disent : «Vous avez vu ses mains ? Massives, habiles, il s’en sert magnifiquement.» Des mains d’accoucheur, bien sûr. C’est aussi une voix. Il parle bas, il faut tendre l’oreille, on dirait qu’il ne veut pas faire de bruit. Une voix chaude, douce comme s’il ne fallait pas réveiller le monde qui nous entoure. Aujourd’hui, c’est aussi un monsieur qui a dépassé les 80 ans, et cela déroute, lui que l’on a toujours connu triomphant, magnifique, jonglant avec les prouesses médicales, entre bonhomie et chaleur. «Mais je ne me sens pas vieux», lâche René Frdyman, souriant. Et bien sûr, on ne le croit pas.

Depuis deux ans il n’accouche plus, mais il reste «conseiller stratégique» dans le service du professeur Jean-Marc Ayoubi, à l’hôpital Foch, celui-là même qui a initié en 2019 les greffes d’utérus en France. Et surtout René Frydman écrit. Il publie régulièrement. Lui le père des fécondations artificielles vient de sortir, début 2024, un ouvrage au titre provocateur : la Dictature de la reproduction. Et il ne peut qu’être enchanté : son livre tombe en plein «réarmement démographique», comme y incite notre président de la Républi