Menu
Libération
Le portrait

Richard Gasquet, l’enfant qui ne voulait pas grandir

Article réservé aux abonnés
L’éternelle promesse du tennis français aura demain 36 ans et contemple avec humilité une carrière de belle ampleur qu’il aimerait prolonger indéfiniment.
Richard Gasquet, à Paris, le 1er juin 2022. (Frédéric Stucin/LIBERATION)
publié le 16 juin 2022 à 17h55

On pensait qu’il ne vieillirait jamais. Dans l’imaginaire des amateurs de tennis, Richard Gasquet reste de toute éternité cet adolescent gâté par les fées, ce petit prince poupin, ce prodige inabouti. Il n’a pas réussi à satisfaire les attentes exagérées qui volaient en escadrille et lui passaient largement au-dessus des boucles blondes, mais c’est comme si chacun continuait à vouloir le prendre sous son aile et à le mener au bout d’un chemin qui n’a pas été le sien. Richard Gasquet n’a jamais plastronné en coq aux ergots acérés, ni en mâle alpha tant il n’est pas du genre prétentieux, ramenard ou va-de-la-gueule. Malgré tout, ces promesses formulées par d’autres l’engagent tant ceux qui voulaient y croire ne comprennent pas qu’il puisse ne pas satisfaire le désir populaire de recroquer du héros à raquette et de ressusciter de la mythologie en short.

En tête à tête, il fait son âge. Il aura 36 ans, le 18 juin, et la douloureuse est sans appel comme cela arrive souvent aux surexposés qui se tannent plus vite sous les projecteurs. On l’avait toujours fantasmé petit calibre sautillant et fureteur ? Il mesure 1,83 m, se pose là et tord un dos fatigué par une hernie discale. On l’imaginait angelot au front haut et aux joues rondes ? Il crispe des rides en réseau, et la barbe d’époque assombrit une humeur moins pr

Les plus lus