Depuis quelques jours déjà tournaient en boucle une série de questions quasi existentielles… Ça ressemble à quoi la vie après ? La vie après la guerre ? La vie après le départ de l’être aimé ? La vie après plus de 97 ans passés sur cette terre ? Dans son modeste deux-pièces situé à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes), avec vue sur la Méditerranée, le visage baigné de soleil, Robert Birenbaum est apparu et de sa voix assurée a dit : «Vous pouvez voir pourquoi ma télé ne marche plus ? Je crois que c’est les piles de la télécommande…» Ce fut sa seule phrase triviale en ce samedi lumineux. Des heures durant et sans jamais radoter, il a ensuite retracé avec détails une infime partie de son existence, désormais consignée dans un livre 16 ans, résistant. Devant nous, il y avait le jeune homme engagé dans la résistance un jour de juillet 1942. Et dont le corps, depuis, n’a cessé d’être en mouvement. Un homme d’action, ayant usé ses mains aux ongles imparfaits tout au long de cette vie héroïque.
Des mains de résistant. Elles tiennent un pistolet automatique, un petit Browning noir. Dans les rues de Paris où il affrontait l’ennemi, Robert Birenbaum s’en est servi une seule fois et n’a pas atteint sa cible. A-t-il tremblé ? Peut-être. Il reconnaît avoir souvent eu le trac, réfutant le terme de «peur», pendant ces deux ans de résistance. Le 17 juillet 42, au lendemain de la rafle du Vél d’Hiv, lui le gamin de 16 ans, fils d’immigrés juifs polonais, avait accepté la pr