Menu
Libération
Le portrait

Romain Troublé, laborantin des mers

Article réservé aux abonnés
Le directeur de la Fondation Tara Océan défend la cause de la biodiversité marine au sommet international des océans à Nice.
Romain Troublé, à Paris, le 2 juin 2025. (Jérôme Bonnet/Modds pour Libération)
par Sibylle Grandchamp
publié le 10 juin 2025 à 15h39

En bon marin qui garde les pieds sur terre, Romain Troublé en revient toujours à ses fondamentaux : «Les chiffres, ça parle : 1,5 degré, c’est concret, tout le monde a compris.» Dans les couloirs de la Troisième Conférence des Nations unies sur les océans (Unoc 3), qui se tient du 9 au 13 juin à Nice, ce mordu des mers n’hésitera pas à rappeler aux Etats «combien l’océan est vital pour l’humanité». Elémentaire ? Le directeur général de la Fondation Tara Océan y croit : «Quand 30 coalitions de pays portent la même cause, ça bouge.» Après tout, on a envie d’y croire avec lui. Ce chef d’odyssées, qui envoie des scientifiques originaires du monde entier ausculter les écosystèmes marins à bord de la goélette Tara, est bien placé pour observer les impacts de la pollution et du réchauffement climatique. Il était déjà aux avant-postes à la première conférence des océans (Unoc 1), à New York en 2017, sponsorisée notamment par Adidas, le roi de la basket en plastique. «Cela n’a choqué personne à l’époque», précise celui qui, la même année, se hissait à la présidence de Plateforme Océan et Climat, un cercle de réflexions et d’échanges sur la question maritime.

D’apparence réservée, Romain Troublé a conservé le corps svelte de l’athlète de haut niveau qu’il fut. Il faut dire qu’il se démène. Présent depuis les débuts de l’aventure Tara, il y a vingt-deux ans, il est discrètement devenu la pierre angulaire de la cause des océans. «Jusqu’ici, un