En bon marin qui garde les pieds sur terre, Romain Troublé en revient toujours à ses fondamentaux : «Les chiffres, ça parle : 1,5 degré, c’est concret, tout le monde a compris.» Dans les couloirs de la Troisième Conférence des Nations unies sur les océans (Unoc 3), qui se tient du 9 au 13 juin à Nice, ce mordu des mers n’hésitera pas à rappeler aux Etats «combien l’océan est vital pour l’humanité». Elémentaire ? Le directeur général de la Fondation Tara Océan y croit : «Quand 30 coalitions de pays portent la même cause, ça bouge.» Après tout, on a envie d’y croire avec lui. Ce chef d’odyssées, qui envoie des scientifiques originaires du monde entier ausculter les écosystèmes marins à bord de la goélette Tara, est bien placé pour observer les impacts de la pollution et du réchauffement climatique. Il était déjà aux avant-postes à la première conférence des océans (Unoc 1), à New York en 2017, sponsorisée notamment par Adidas, le roi de la basket en plastique. «Cela n’a choqué personne à l’époque», précise celui qui, la même année, se hissait à la présidence de Plateforme Océan et Climat, un cercle de réflexions et d’échanges sur la question maritime.
D’apparence réservée, Romain Troublé a conservé le corps svelte de l’athlète de haut niveau qu’il fut. Il faut dire qu’il se démène. Présent depuis les débuts de l’aventure Tara, il y a vingt-deux ans, il est discrètement devenu la pierre angulaire de la cause des océans. «Jusqu’ici, un