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Le portrait

Saint Levant, Libre rêveur

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Guerre au Proche-Orientdossier
Le rappeur palestinien, qui sort son premier album, imagine son retour à Gaza.
Saint Levant, à Paris, le 27 mai 2024. (Boby/Libération)
publié le 3 juin 2024 à 17h53

Toc-toc. Il entre dans l’appartement de sa communicante à Paris. Saint Levant fait deux bises à tous les présents. Il jette un œil par la fenêtre. Un lundi de mai pluvieux. Un caméraman américain avec un style digne du siècle dernier – chemise a fleurs, moustaches et cheveux plaqués sur le côté – le suit à la trace. Un documentaire est dans les tuyaux. Le rappeur palestinien qui frôle le double mètre enfonce son long corps dans un petit canapé. Un café est servi. Saint Levant est dans le coin pour causer de son premier album, Deira. Un moment «très important» devenu secondaire. La nuit a été blanche. Marwan Abdelhamid, son blaze à l’état civil, est resté connecté à sa terre. Des images de réfugiés à Rafah, une ville située au sud de la bande de Gaza, bombardés par l’armée israélienne ont circulé sur tous les réseaux sociaux. De nombreux morts. Enfants et grands.

Le salon de l’appartement se vide. Seul le moustachu américain est autorisé à rôder autour de nous pour capter quelques images. La discussion commence.

«Ça va ?

– Moi ? Hamdoulilah, je vais très bien. Je suis ici, à Paris, en train de boire un bon café dans un bel appartement. J’ai mis mes nouvelles chaussures. Ce serait honteux de te parler de mes soucis. Les gens qui souffrent vraiment ne sont pas dans cette pièce.»

Retour en arrière. Vendredi 6 octobre. Saint Levant souffle sa vingt-troisième bougie à Los Angeles. Il fête son anniversaire avec les siens. Son amoureuse, Naïka, une artiste ha

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