On pensait descendre, pioche en tête, dans le quotidien claustrophobe des mineurs et charbonner sur le portrait d’un outsider adoubé, il y a belle lurette, par le monde du ciné. On avait oublié que le petit train de la mine est aussi une attraction, et que l’horreur planque parfois 1000 mètres sous terre. Dans Gueules noires, long métrage de Mathieu Turi, Zola copine avec l’écrivain américain H.P. Lovecraft et la misère anthracite se teinte d’hémoglobine. Regard halluciné, Samuel Le Bihan y campe un chef d’équipe obligé d’encadrer, avec ses hommes, les déambulations d’un chercheur.
A l’air libre, l’acteur et coproducteur a troqué le teint hâve du mineur de fond contre la carnation terracotta des gens du Sud. Adepte de légendes crépusculaires «pour autant qu’il y ait un pont entre le fantastique et le romanesque», l’homme n’a rien d’un monomaniaque de l’épouvante. En salle, il a vu le Règne animal et Anatomie d’une chute, «brillants», et regrette d’avoir raté le Procès Goldman. Côté b