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Le portrait

Saoussen Boudiaf, et fleuret son rêve

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JO Paris 2024dossier
Après avoir représenté la France aux JO de Rio en 2016, l’escrimeuse roubaisienne s’apprête à concourir pour l’Algérie aux prochains Jeux de Paris.
Saoussen Boudiaf à Roubaix, le 15 juillet. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 17 juillet 2024 à 15h00

Française, surtout française, même si elle portera les couleurs algériennes aux JO. Saoussen Boudiaf, qui a la double nationalité, tirera au sabre, son arme de prédilection, en équipe et en individuel. C’est à Roubaix, sa ville de naissance, qu’elle vit et s’entraîne. On l’avait connue plus jeune, cheveux libres. Désormais, un voile lui enserre le visage. La religion l’a apaisée après la mort de sa grand-mère, en 2016. L’affaire est personnelle, et n’a pas dicté son choix de l’Algérie, pour son retour en compétition. Une simple opportunité, explique-t-elle. Mais les réseaux sociaux ont spéculé. «Les gens ont fait l’amalgame entre le fait que j’ai besoin de ma foi et mon changement de nationalité sportive», constate-t-elle. Pourtant, ce voile, elle l’avait déjà pendant sa dernière année d’entraînement en équipe de France. Saoussen Boudiaf a signé la tribune «Laissez jouer les hijabeuses», parue dans Libération en février 2022. «J’ai l’impression qu’en tant que minorité, on doit toujours se justifier. Je ne comprends pas comment on peut interdire à des femmes de faire du sport.» Son entraîneur de toujours, Cédric Wallard, du Cercle d’escrime de Roubaix, tranche : «Ce n’est pas parce qu’elle porte le voile qu’elle est différente. Je trouve que cela l’a fait grandir de se positionner ainsi devant le coll

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