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Le portrait

Sarah Andelman, elle imprime sa marque

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La cofondatrice de l’ex-concept-store parisien Colette est une bibliophile convaincue, amoureuse de beaux livres, qu’elle édite et auxquels elle consacre une exposition.
Sarah Andelman, à Paris, le 19 mars 2024. (Laura Stevens /Modds pour Liberation)
publié le 4 avril 2024 à 14h51

Pour l’instant, la petite souris sautillant sur un mini trampoline qu’elle s’est fait tatouer à la frontière de sa ligne de cœur, main gauche, reste planquée. En fonction de l’apprivoisement, sa propriétaire décidera si la facétieuse peut se montrer. On la savait réservée mais pas à ce point. «Je suis hypersensible, je crée des murs pour me protéger.» Autodérision pare-feu et sourire pour couper court, son mot préféré est «vadrouille» et elle va vite le prouver. A l’invite du Bon Marché, Paris rive gauche, la curatrice et éditrice de beaux livres signe l’exposition «Mise en page», qu’elle dédie aux bibliophiles.

Au face-à-face immobile dans un salon feutré du magasin, elle se livre peu ou par circonvolutions. Elle préfère la déambulation côte-à-côte en visitant les lieux. Qui fait appel à la fondatrice de Just An Idea, sa boîte à idées, sait que cette tisseuse de liens vise dans le mille quand il s’agit de s’entourer. Cette patronne sans employé, «capable de s’acharner jusqu’à la gagne» sur une imprimante boudeuse, s’est associée pour l’expo avec l’artiste Jean Jullien et ses Paper People. Connues de Miami à Séoul, ces créatures de papiers, abandonnées par leur illustrateur, s’échappent de son bureau à coups de ciseaux. Pour comprendre les humains, ils lisent leurs bouquins, squattent les vitrines en moquant les travers des passants. Ils copinent

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