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Le portrait

Sébastien Mabile, la robe des champs

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Eco-anxieux, l’avocat met le droit au service de l’environnement, en participant entre autres à la défense des Soulèvements de la Terre.
Sébastien Mabile au mas Baudran à Arles, le 10 avril 2024. (Olivier Monge/Libération)
publié le 19 juillet 2024 à 15h00

Il faut du temps pour construire un éden. Sébastien Mabile, avocat parisien, spécialiste du droit de l’environnement, a choisi la Camargue pour établir le sien. Un mas en pierres blanches, typique de la région, posé sur un hectare de terrain d’où surgissent, dans la douceur du printemps, premières fraises et fleurs des champs. Avec son mari, Sofiane Boutabaa, ancien coiffeur qui se forme à la céramique, ils ont décidé il y a un peu plus de deux ans d’emménager dans ce coin reculé de la commune d’Arles, pour «vivre plus près de la nature, plus en phase avec [leurs] valeurs».

L’avocat nous fait visiter les alentours, à bord de sa Zoe électrique. Il conduit d’une main, ajustant, de l’autre, ses lunettes de soleil ou calmant son chien, un border collie qui trépigne à l’arrière. Quelques semaines plus tôt, le ministère de l’Agriculture a à nouveau autorisé l’arrosage des rizières avec un pesticide mortifère, glisse notre conducteur. Et puis il y a aussi ce projet de ligne à très haute tension, qui menace directement la faune, la flore, et le paysage environnant. Il raconte François, un voisin ouvrier agricole, «né ici», à Arles, il y a soixante ans. Enfant, il cavalait après les lièvres et pêchait dans les roubines débordant de poisson

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