Avril 2021. L’épisode de gel qui frappe la France ce printemps-là «est la pire catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle». Dix jours plus tôt, Serge Zaka alerte à coups de tweets sur le cataclysme à venir. Sans effet. Quatre milliards d’euros de pertes plus tard, le ministère de l’Agriculture, des agriculteurs et la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles l’assaillent. «Ils m’ont demandé comment j’avais fait pour prévoir ce qui allait se passer.» La réponse est simple, presque bête. «C’est mon travail, je suis agroclimatologue.» Incompréhension. Agro-quoi ? «Je me suis dit merde, je bosse comme un chien toute la journée et personne ne lit ce que j’écris.»
Et il se marre. Là, attablé sur sa terrasse en pierre au pied du pic Saint-Loup, près de Montpellier, à regarder la nuit tomber. Une bière à la main et son indéboulonnable chapeau de cow-boy sur la tête. La situation n’a pourtant rien de cocasse. Serge Zaka traite d’un sujet vital. Comment nourrir l’humanité alors que les conditions mêmes de la vie sur Terre s’étiolent ? Malgré les 26 °C de ce mois d’octobre, les records de chaleur enregistrés en France cette année et les graphiques cramoisis qu’il publie inlassablement sur Twitter (rebaptisé X), son optimisme est