En préambule, il y a la Nuit des molières, grand-messe que l’on suit généralement d’un œil morne. Le 6 mai, tempo lento bazardé, le molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé a été décerné d’entrée. «Séché», Stéphane Freiss, que le public ovationne depuis janvier dans le Cercle des poètes disparus, a dû s’improviser une contenance, tandis que Vincent Dedienne se levait pour récupérer le trophée.
Le lendemain, on retrouve le comédien au théâtre Antoine, à Paris. Couché à 4h30, horaire presque classique pour qui carbure à l’adrénaline, il n’a ni les cernes mordorés ni le teint œuf brouillé des marathoniens de la nuit. On lui imaginait la veste velours de son personnage, le professeur Keating, libertaire patché aux coudes. Il habille son dynamisme de basiques sans esbroufe, jean, chemise de lin blanche, Nike à virgule orange. Les positions sont vite définies, à Roméo, le bichon, la moquette, à l’artiste, le sofa, qu’il ne quittera que pour défenestrer ses volutes de fumée. On dévide quelques souvenirs en accéléré. 1989. Césarisé meilleur espoir pour Chouans ! l’histrion déboule sur scène pendu à une corde. Une audace de timide qui vaut au Tarzan en costume d