Stéphane Troussel est un homme politique du XXIe siècle. Il porte peu la cravate, répond aux interpellations de gens croisés dans la rue sans surjouer la proximité, poste sur Instagram des photos de ses vacances en Corse. Et donne rendez-vous près d’un lac, quand tant d’autres rechignent à l’idée de sortir de leur bureau. Dans les allées de l’immense parc de La Courneuve, ville de la Seine-Saint-Denis où il est né et vit encore aujourd’hui, les souvenirs affluent. Il se souvient de ses premiers pas, de ses chutes et de nombreux coups de guidon donnés sous l’alignement de platanes. Pour lui, le lieu est surtout indissociable de la Fête de l’Huma, dont les baffles ont résonné là pendant près d’un demi-siècle. Stéphane Troussel a grandi dans la «galaxie communiste» et reste profondément marqué par le communisme municipal. Prendre sa carte au Parti socialiste n’avait rien d’une évidence. Dans une famille étiquetée PCF, il a été le premier à franchir le Rubicon vers la social-démocratie. Celui qui se définit comme un «radical ambitieux» estime n’avoir «aucune leçon de gauche à recevoir», et se préfère «les mains dans le cambouis» plutôt que de rêver du grand soir.
Aujourd’hui président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, il affronte les défis en flegmatiqu