Le débat se poursuit jusque sur le pas de la porte. Sylviane Agacinski refuse de laisser partir son interlocuteur sans avoir déroulé l’ensemble de son argumentaire. Une fois gratté le vernis du parfait exposé, avec incises perfectionnistes et digressions lettrées, la philosophe fait montre d’une agilité rhétorique bien rodée. Cela s’est crispé entre nous sur la pénalisation des clients de la prostitution. Elle est vent debout contre la marchandisation des corps. On préfère tenter de réguler l’inévitable sous réserve de volontariat des travailleuses du sexe. L’accord pourrait se faire sur un refus de la traite des êtres humains. Mais elle remonte vite sur ses grands chevaux et on en fait autant. D’ailleurs, on la suspecte d’aimer autant que nous la controverse affirmée et la dispute intellectuelle. La confrontation aurait pu à nouveau s’aviver sur la GPA et la PMA qu’on soutient et qu’elle réprouve à l’égal de José Bové ou de Michel Onfray. Des retrouvailles pourraient avoir lieu sur sa récente critique du port du voile et de l’instrumentalisation du concept d’islamophobie.
Le portrait
Sylviane Agacinski, du genre immortelle
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Sylviane Agacinski, à Paris le 14 juin. (Lucile Boiron/Libération)
par Luc Le Vaillant
publié le 2 juillet 2023 à 15h51
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