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Le portrait

Taghi, Ali et Kiana Rahmani, famille en exil à Paris de la Prix Nobel de la paix : le prix de la liberté

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Le mari et les deux enfants de Narges Mohammadi, qui sera honorée le 10 décembre du Nobel de la paix 2023, vivent en France. Loin de l’Iran et de la prison Evin où croupit la militante des droits humains.
Taghi Rahmani et ses enfants Kiana Rahmani et Ali Rahmani à Paris le 09 Novembre 2023. (Dorian Prost/Libération)
publié le 6 décembre 2023 à 15h43

Ali et Kiana viennent de fêter leur dix-septième anniversaire loin de leur mère. Comme depuis huit ans, les moments de joie des jumeaux ont toujours un goût amer. Le temps défile et Narges Mohammadi, la femme qui leur a donné la vie, continue de croupir derrière les barreaux de la tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran. Dans une lettre datée de 2018, l’éminente militante iranienne des droits des femmes avait décrit cette absence comme une «douleur insupportable et indescriptible» : «Je suis figée dans le temps. Mes enfants ont grandi, ils ont changé. Ils ne parlent que de papa, et maman n’a plus de place dans leur vie quotidienne : dormir, se réveiller, faire des courses, jouer. La tyrannie arrête la vie.»

Pourtant, à plus de 5 000 kilomètres de la capitale iranienne, l’activiste de 51 ans reste omniprésente dans la vie en exil de ses enfants et de son mari, Taghi Rahmani, lui aussi emprisonné à de nombreuses reprises dans les geôles de la république islamique. D’autant plus en ces jours froids de novembre, alors que la journaliste aux épaisses boucles noires vient d’ê