Le spectacle doit commencer dans une dizaine de minutes, et Tania Dutel remonte la queue sans que nul n’y prête attention. C’est pourtant bien elle qu’on s’en vient voir dans cette petite salle parisienne qu’à l’amorce de son troisième spectacle, elle remplit sans difficulté, comme tous ces autres lieux du pays ouvrant grand les vannes de la marrade.
Si, dans le hall de la Scala (la salle parisienne), personne ne calcule l’artiste – qui soit dit en passant n’est pas à la bourre, son «rituel» consistant à chaque fois à arriver au dernier moment – c’est aussi qu’il y a du «girl next door» chez Tania Dutel. Quittée dans le costume blanc immaculé de son précédent seul en scène, les Autres (franc succès conclu voici seulement quelques mois), la revoici en jean bleu et tee-shirt noir de tous les jours. «Ayant souvent mes règles, cette blancheur vestimentaire était devenue pour moi une véritable source de stress», confesse sans ciller Tania Dutel, dans le calme absolu du petit salon parisien, à peine égayé par l’affiche américaine de la comédie Comment épouser un millionnaire où elle reçoit en chaussons. Un look moins «marketé» qui, poursuit la jeune femme, correspond aussi à cette volonté accrue de «s’adresser aux gens comme à des amis qu’on recevrait chez soi, pour évoquer le quotidien en toute liberté».
Ce que, transcrit dans un spectacle où déjà les moins de 16 ans ne sont pas les bienvenus, le public non averti pourrait trouver assez abrupt : f