SERIE LES ARRIVANTS (5/6) Rencontre avec une nouvelle génération de députés et de ministres, arrivés aux commandes suite aux élections du printemps.
Il arrive que, malgré la meilleure volonté du monde et une lutte acharnée pour emprunter d’autres chemins, la vie vous ramène toujours là où vous devez être. Tematai Le Gayic est de ceux-là. La politique coule dans ses veines, c’est une évidence. Petit, il rêvait bien, comme tous les enfants, de devenir astronaute ou archéologue. Mais comment, avec une grand-mère première femme à être élue maire en Polynésie française, des parents ultra-engagés, candidats à plusieurs scrutins locaux, et cet entêtement à rendre heureux «son peuple», son destin pouvait-il s’écrire autrement ? A l’âge de 6 ans, il annonce la couleur : plus tard, il sera maire. Pour, dit-il, «changer les routes» de son village, parsemées de nids-de-poule. Il nous reçoit quinze ans plus tard derrière son bureau, non pas celui de l’hôtel de ville comme espéré, mais celui de l’Assemblée nationale, où il vient d’être élu, pas peu fier d’avoir grimpé les échelons à la vitesse de l’éclair.
Silence Après une nuit quasi blanche la veille, le plus jeune député de toute l’histoire de la Ve République est un peu lessivé. «Le rythme est soutenu», dit-il. Ses adversaires ne lui laissent aucun répit. Fin juin, Tematai Le Gayic s’est pointé à l’Assemblée nationale en lavalava, un paréo traditionnel polynésien long comme une jupe, avec des sandales