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Le portrait

Têtes de l’art : «Elvis», clone triste

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La réplique de Presley, sérigraphiée par Andy Warhol en 1963, promène dans Manhattan son spleen d’icône rattrapée par la part d’ombre du King.

A 1 600 kilomètres de Tupelo (Mississippi), berceau de l’Elvis Presley originel, Elvis Warhol traîne un blues qui pèse des tonnes. (Léa Djeziri/Liberation)
Publié le 20/08/2025 à 15h40

Comment vivraient-ils le monde en cours, si on les sortait de leurs cadres d’origine ? Libé a téléporté des personnages de tableaux emblématiques en 2025.

Au Pain quotidien, en français dans le texte, à l’angle de Lexington Avenue et de la 88e Rue, les meubles sont blonds, les murs grèges ou vert d’eau et les croissants dorés. Attablé devant un café crème, Elvis Warhol, lui, est à la fois livide et brillant, comme une soie froide – comme une sérigraphie en noir et argent. Il a 62 ans, pas un cheveu blanc, pas la moindre ride pour venir barrer sa gueule d’ange : les copies, comme les diamants, sont éternelles. Contrairement aux héros, au mieux fatigués et bien souvent usés jusqu’à l’os.

Dans cet Upper East Side new-yorkais qui l’a vu naître des mains de son père Andy, à 1 600 kilomètres de Tupelo, Mississippi, berceau de l’Elvis Presley originel, Elvis Warhol traîne un blues qui pèse des tonnes. Les rayures dans le marbre de la statue du King, les taches sur le Saint-Suaire de la légende du Hillbilly Cat, il a longtemps fait avec, raconte-

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