C’est devenu un réflexe : à peine son téléphone bipe-t-il que Thérèse Grondeau le consulte, dans la seconde. Elle ne le quitte plus, elle le consulte dès son réveil, il l’accompagne partout, la suit d’une pièce à l’autre dans son appartement parisien. Ce jour de la fin janvier, assise, droite et élégante, à la table de la salle à manger, il est sous sa main droite. Elle s’excuse quand elle regarde une nouvelle fois l’écran. Mais elle n’arrêtera pas pour autant. Son téléphone porte son attente et son espoir. C’est la seule manière qu’a son fils Olivier, 33 ans, enfermé à plus de 5 000 kilomètres dans une cellule de la prison d’Evin à Téhéran, de la contacter, en moyenne une fois par semaine durant quelques minutes. Olivier Grondeau est, avec Cécile Kohler et Jacques Paris, l’un des trois Français otages du régime iranien.
C’est par un coup de téléphone que Thérèse Grondeau a appris son arrestation. Elle n’avait pas eu de nouvelles depuis plusieurs semaines. Elle avait l’habitude, son fils est un voyageur, il a arpenté sac au dos des dizaines de pays depuis la fin de ses études. Mais quand il savait qu’il ne pourrait peut-être pas appeler avant longtemps, il la prévenait. Cette fois, rien. Jusqu’à ce coup de fil d’un ami. Olivier n’est plus dans l’auberge de jeunesse de Chiraz o