Amer, en colère, optimiste, soulagé, serein, critique, désabusé… Lesquels de ces adjectifs accoler à Thierry Beaudet, un mois après son quart d’heure warholien ? Sans une minute d’hésitation, celui qui a cru qu’il allait s’installer à Matignon – le chef de l’Etat lui avait proposé le poste ; il l’avait accepté – a bien voulu remonter dans cet ascenseur émotionnel vécu le temps d’un week-end de septembre.
Serein. Il va «vraiment bien», répète d’emblée l’homme de 62 ans, comme pour dissiper notre incrédulité dans son bureau du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qu’il préside, dans le XVIe arrondissement de Paris. Quand ses amis l’assaillent de messages s’enquérant de son état, sa femme et ses deux enfants trentenaires sont, eux, soulagés. La perspective de le voir à Matignon ne «les réjouissait» guère. Pour lui, après tout, ce poste n’a «jamais été son projet de vie».
Amer. Ce qu’il retient plutôt, c’est le mépris que son nom a suscité sitôt qu’il a fuité, sans qu’il ait été prévenu, lundi 2 septembre. Le mépris des politiques qui lui ont réservé un accueil glacial. Le mépris de certains médias, aussi, raillant son passé d’instituteur. «Le jour de la rentrée, c’est un drôle de signal envoyé aux enseignants et à l’école.» Et de remarquer qu’une autre étape de